Décidément la cuisine cra-cra sur les marchés est quatre fois meilleure que n'importe quel restaurant, même local, quatre fois moins chère et mieux tolérée par nos estomacs. À moins que ce ne soit tout simplement les bananes qui produisent un effet régulateur du système digestif ? Très bon tuyau, merci Olivia !
Nous avions passé la vitesse supérieure en ne déjeunant que de mets confectionnés par les vendeurs à la sauvette, riz gluant enveloppé dans une feuille de bananier et farci tantôt de banane, tantôt de porc, tantôt de courge, tantôt d'on ne le saura jamais. Nous achetons des noix de coco à un paysan qui manie la machette comme personne, fignolant le travail en faisant une encoche pour la paille pour boire le jus et une cuillère tranchante avec une partie de l'écorce pour déguster la pulpe. Françoise adore les petites bananes et les mangoustans tandis que je teste des combinaisons de desserts au lait de noix de coco en évitant autant que possible la glace pilée.


On peut manger n'importe où car de très nombreux Cambodgiens ne cuisinent pas et préfèrent acheter leur pitance à ces marchands ambulants. Il n'y a pas véritablement de cuisine khmère. Il y en existe plusieurs, de campagne ou des villes, variant en fonction des ethnies, Sino-khmers (sans compter les Chinois investissant ici comme dans tout le reste de l'Asie, et même sur tous les continents...), Vietnamiens (soldats restés sur place après le conflit indochinois qui mit fin au joug de Pol Pot), Chams (Musulmans venus il y a longtemps du Vietnam), sans compter l'influence thaïe, cuisine très raffinée, même si elle ne peut prétendre égaler la cuisine des banquets de la Chine, l'un des deux sommets culinaires mondiaux, cocorico ! En khmer manger se dit niam.