70 Jean-Jacques Birgé

Jean-Jacques Birgé

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lundi 2 mai 2011

Retour sur la mort de Ben Laden


Le 23 septembre 2006, j'écrivais un billet intitulé Ben Laden, mort-né...
No comment ?

Le casse du siècle


Ce n'est pas une crise, c'est un casse ! Plusieurs films récents montrent comment une bande mafieuse a pris le contrôle des ressources planétaires à son profit. La théorie du complot explose devant les faits qui parlent d'eux-mêmes. Pas de parano, ce n'est plus de mise, mais une interrogation sévère sur comment s'en débarrasser.
Le film Solutions locales pour un désordre global de Coline Serreau montrait l'absurdité criminelle de l'industrie agroalimentaire (et ouvrait quelques perspectives de résistance). La collection de DVD "Docs citoyens" éditée par les Éditions Montparnasse rassemble également La Stratégie du choc, We Feed the World - le marché de la faim, Tchernobyl - la vie contaminée - vivre avec Tchernobyl, Plastic Planet, Les Médicamenteurs, Disparition des abeilles - la fin d’un mystère, Ces fromages qu’on assassine, Écologie - ces catastrophes qui changèrent le monde, etc. Inside Job de Charles Ferguson décortique l'escroquerie internationale qui a abouti au crash économique de 2008. La dépression mondiale a coûté plus de 20 000 milliards de dollars, engendrant pour des millions de personnes la perte de leur emploi et leur maison, et d'un autre côté permettant à quelques uns de s'enrichir au delà de l'imaginable. L'industrie et surtout les banques ont mis la main sur le pouvoir politique, faisant partout passer les lois qui les arrangent, dérégulation leur permettant chaque fois d'engranger plus de profits, en ruinant les petits et s'attaquant à la classe moyenne encore solvable ! Dommage que le film de Ferguson ne bénéficie pas d'une analyse marxiste, il aurait été encore plus saisissant. Le seul énoncé des faits rapportés par des économistes, journalistes et politiciens suffit à démontrer le crime dont sont responsables les banques. Les Français Dominique Strauss-Kahn et Christine Lagarde, qui font partie de l'éloquente distribution du film, ont l'air de gentilles brebis à côté des assassins patentés, c'est tout dire ! Le journaliste Denis Robert, qui avait montré comment les chambres de compensation camouflaient les échanges économiques inavouables, a finalement eu gain de cause...
Face au hold-up bancaire, à la destruction systématique des ressources naturelles, à l'appauvrissement des populations et à la famine qui continue de sévir, la prétendue démocratie en prend un coup. Dans le passé on vous concoctait une bonne guerre qui envoyait au casse-pipe les laissés pour compte pour rééquilibrer la société, mais depuis que les armuriers ont trouvé le moyen de vendre leurs armes aux pays pauvres, le front a changé de lignes. En réalité cela se perpétue, mais à une plus grande échelle. La guerre que nos gouvernements à la solde de l'industrie mènent contre le monde fait moins de dégâts sur nos territoires nationaux sans savoir se débarrasser de ses indésirables. Et lorsque la Novlangue évoque les effets collatéraux, qu'est-ce que 2000 victimes en un jour quand 30000 enfants meurent toujours de malnutrition dans le même temps, et ce 365 jours par an ? Les chiffres n'ont jamais voulu rien dire. Ce ne sont que des images, des images distillées par les Informations pour nous abrutir.
Nous sommes tous complices, confortablement assis devant nos écrans hypnotiques. Nous ne serons pourtant pas indemnes. Les armes de destruction massive (économie confisquée, nucléaire aux retombées planétaires, massacre des espèces animales et végétales, etc.) sont à l'image de ce que les générations précédentes craignaient avec les bombes atomiques, personne n'est plus à l'abri ! Les assassins sont suicidaires, mais nul ne peut présager des réveils des peuples. Les révolutions sont parfois rouges, parfois brunes, et elles aboutissent souvent à des massacres, passé l'enthousiasme des premiers jours. Quoi qu'il arrive elles sont inéluctables. Le printemps arabe montre que rien n'est immuable et que les femmes et les hommes peuvent se révolter et changer la donne. Le mensonge qui entoure la catastrophe de Fukushima finira par se dévoiler, petit à petit, avec tact ! Mais la mafia des banques a de la ressource. On a cru longtemps que la télévision était devenue le nouvel opium du peuple, c'était sans compter l'esprit communautaire et la peur. Plutôt que d'assumer nos responsabilités qui nous condamnent comme complices, plutôt que d'affronter la mort devant laquelle nous finissons tous égaux, plutôt que de nous mettre au travail pour chasser les cyniques profiteurs, nous préférons nous enfermer dans des replis communautaires où les encensoirs diffusent leurs messes soporifiques. La religion fait son come back. Il ne manquait que ça ! Rappelez-moi où est l'interrupteur pour allumer la lumière... L'obscurantisme n'annonce pas de bonnes nouvelles. Sans éducation, la démocratie est un canular. La loi du plus grand nombre est dictée par les marionnettistes.
Le pire est arrivé lorsque le Capital est devenu marxiste et que les peuples ont oublié une fois de plus de se battre pour leurs intérêts de classe. L'ultralibéralisme est une révolution internationale telle qu'imaginée par Trotsky, sauf qu'elle profite aux riches qui ont compris le mécanisme. Le crime organisé a pris le pouvoir sur nos gouvernements. Le communautarisme et le nationalisme sont la réponse des indigents. Il n'y a plus beaucoup de solutions. S'enfoncer dans l'entropie autodestructrice ou arrêter brutalement le hold-up dont est coupable une bande de cols blancs toujours plus avides, drogués au nombre de zéros sur leurs comptes offshore ? Il n'y a rien de bien nouveau dans ce casse de quelques uns au détriment de l'ensemble. Sauf que les proportions sont devenues planétaires, les dégâts irrémédiables. Jamais dans l'histoire de l'humanité les risques n'ont été si grands. Le seul progrès dont nous pourrions être fiers est celui qui supprimerait l'exploitation de l'homme par l'homme, et sa mégalanthropie détruisant avec lui toutes les autres espèces. Le reste est de la poudre aux yeux. Il y a du choix sur le marché de la drogue. Que souhaitons-nous défendre ? Quels sacrifices sommes-nous prêts à faire pour que cela change ? Quelles histoires pouvons-nous raconter à nos enfants ? Sera-t-il une fois ?