R.A.Z.
Par Jean-Jacques Birgé, vendredi 1 juillet 2011 à 22:34 :: Musique :: #2088 :: rss
Chaque nouveau projet exige une remise à zéro du compteur. R.A.Z. est à l'opposé de R.A.S. (rien à signaler) ! Tout doit être pris en compte. Perdre ses habitudes, les bonnes comme les mauvaises. Ne conserver que la méthode, celle de la rigueur. Ne rien laisser au hasard qui ne soit décidé sciemment, ni le détail ni le hasard. Entendre que l'improvisation n'a rien à voir avec le flou artistique. Lorsque le modus operandi est approprié au sujet il ouvre la porte aux états de grâce. Commencer par les besoins de la commande, ses motivations, ses contraintes techniques et humaines, sa cible. Continuer avec les attentes. Que peut-on apporter ? Comment se rendre utile ?
Il s'agit cette fois de composer la musique d'un long métrage documentaire pour Arte. J'ai déjà travaillé avec son réalisateur, Pierre Oscar Lévy, pour le centenaire de L'Europe, un court institutionnel pour L'Oréal et surtout les 23 films d'art de la collection Révélations dont j'étais également le directeur artistique. J'ai proposé au violoncelliste Vincent Segal et à Antonin-Tri Hoang qui jouera clarinette, clarinette basse, saxophone alto et piano, de s'y associer pour créer les ambiances souhaitées. Je dirigerai au clavier un orchestre virtuel quasi symphonique et ajouterai de temps en temps trompette à anche, violon, guimbardes, etc. J'avais déjà enregistré quelques parties orchestrales avec lesquelles dialoguer.
Contrairement à ma démarche "complémentaire" qui rejette les illustrations musicales où l'on souligne au marker fluo les humeurs, nous devons composer avec un film bavard en insistant sur les quatre parties qui le structurent. C'est un portrait politique de la planète, donc bourré d'entretiens et de documents d'archives. La musique dans le mixage étant reléguée à l'arrière-plan, j'ai proposé d'emblée de réaliser du papier peint, musique d'ameublement découpée en lés de 1 à 7 minutes que le réalisateur pourra placer au montage selon ses besoins et en s'en inspirant. Le rythme, déterminant, devrait ajouter souplesse et respiration. Nous enregistrons sans voir le film, en nous basant sur des indications telles que conte de fées, tension, horreur, propositions... La nuit je mixe, ce qui ne me laisse pas beaucoup de temps pour raconter la magie des séances.
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