La maison semble abandonnée, sur le mur décrépit est accrochée l'image d'un rêve, le ciel bleu, le soleil et la mer, les portes sont autant de possibles que d'impossibles, les fenêtres ouvertes sur un lendemain dont on ignore tout encore. Un asile, une île, déserte. Depuis un mois je fais juste semblant en ne publiant rien, mais à quoi rime de tenir un journal si l'on tait ce à quoi l'on tient le plus ? Le pire est que je ne sais rien ni pourquoi. Vacances annulées, tant en juillet qu'en août. J'avais souhaité une remise du compteur à zéro, je suis servi. N'en jetez plus!
Comme je suis volontariste, j'en profite pour "faire la vaisselle". Je passe le Kärcher dans la cour, j'aspire les feuilles mortes du jardin, je fais les carreaux, je resserre des vis qui ont pris du jeu, et puis j'expérimente mon nouveau synthétiseur russe, un Lyra-8 très "noise". J'ai beaucoup de mal à écrire. J'arrive à peine à lire et regarder des films. La vie réserve de drôles de surprises, parfois des plus absurdes. L'argent pervertit trop souvent les meilleures intentions. Une cruelle incertitude me prive de tout. Qui vivra verra... Heureusement Oulala et Django me tiennent compagnie à grand renfort de miaulements intempestifs et les premiers retours de mon Centenaire sont excellents. Les amis m'invitent à dîner, mais je n'arrive pas à sortir "en ville". La foule en rajouterait à ma solitude. Il y a néanmoins et heureusement le concert, dans la nuit du 11 au 12 août au Festival Château Perché, de Harpon, duo avec Amandine Casadamont pour lequel j'ai créé une page web. J'en ai aussi profité pour mettre une douzaine d'albums sur Bandcamp, cela prend du temps, ou plutôt cela occupe. Tôt le matin je passe nourrir la tortue des voisins, une endive, quelques feuilles de chou chinois et une fraise en dessert. J'enchaîne avec un footing à jeun avant de suer un petit coup au sauna. Le bon côté des choses est que je maigris. Je mange essentiellement les légumes de l'AMAP que je vais chercher chaque lundi, une véritable orgie légumière. Je dors peu d'habitude, mais là mon sommeil s'est réduit au strict minimum. Je passe par de longues phases d'abattement, de profonde tristesse, que je gère pourtant mieux que lorsque j'étais plus jeune. Tout cela ne rime à rien. Comme j'ai une soif de vivre inextinguible, tous les espoirs sont permis. On ne se refait pas. Un paradoxe.