Voilà des mois que j'hésite à prendre rendez-vous pour faire changer la batterie de mon MacBookPro sur lequel je travaille toute la journée. Le Mac Mini ne me sert qu'à enregistrer au studio et à télécharger. Voilà des mois que je repousse la réparation à plus tard dans la crainte d'avoir besoin de mon ordinateur pendant la semaine où j'en serai privé. Comme j'espère prendre quelques jours de vacances dans le sud, je me suis lancé. Cela ne pouvait plus durer. Il fallait sans cesse que je surveille que la batterie soit bien rechargée, au risque que la machine s'éteigne en plein boulot. Ces derniers temps, j'apprends à me servir de mon nouveau synthétiseur, le Terra de Soma, une merveille, intuitive à condition de connaître toutes les combinaisons de touches ! J'ai donc moins besoin de mon portable. Continuerai-je à publier des articles pendant la période qui vient ? Lorsque je suis en vadrouille j'ai pris l'habitude de faire une pause du Net. Enfin, pas vraiment, parce que j'envoie parfois des images sur FaceBook ou Instagram.
Pour beaucoup d'entre nous les réseaux sociaux sont devenus une drogue. Le blog est un lien avec l'extérieur, pour quelqu'un comme moi qui travaille à la maison tout en étant un animal social. En vieillissant nous risquons de raréfier nos contacts. Lorsque nous étions étudiants nous croisions beaucoup de monde. En entrant en profession nous avons réduit notre espace de rencontre. Le régime de la retraite est encore plus dangereux. On fait moins appel à vous. Il faut se manifester, occuper le terrain, rencontrer des gens nouveaux, rajeunir sa clientèle et ses collaborateurs.
Je sens souvent que je nage à contre-courant. J'ai toujours nagé à contre-courant. Cela ne change pas grand chose. J'ai de la chance. Il m'a toujours fallu me bagarrer contre les idées reçues. Je fais ce qui me plaît, même si je dois affronter des résistances. Il faut s'armer de patience, prendre le taureau par les cornes, ne pas attendre qu'on vous appelle. Lorsque je regarde en arrière je me rends compte que j'aime tellement créer toutes sortes d'œuvres, y compris et surtout celles où je me sens fragile ou incompétent et qui exigent que je trouve l'issue heureuse qui me convient, que je me réveille chaque matin avec une incroyable envie de vivre. Et de partager cet entrain avec d'autres. Un animal social, je vous disais, qui ne rêve que d'œuvrer collectivement. Une histoire d'amour.

P.S.: réparé en quelques heures par SOSMaster, rue Turbigo !