Le blog est un journal extime publié au jour le jour aux yeux de tous. La proximité virtuelle produit des illusions réelles. L'intimité dévoilée peut troubler les rapports entretenus avec les uns ou les autres. On ouvre parfois son cœur à un ami, sans craindre de le perdre. Mes critiques ont parfois blessé au delà de ma pensée. Pire, la peine m'assaille lorsqu'un quiproquo déstabilise celle ou celui que l'on voulait honorer. Trois fois en sept ans, c'est trois de trop [cet article date du 27 juin 2012]. J'ai failli tout arrêter. Passé la journée à faire la vaisselle, arracher les mauvaises herbes, fait le ménage sous mon crâne sans que la tristesse s'évanouisse. Les mots ne nous appartiennent pas, ils rappellent à chacun une vieille histoire, on croit parler de soi, mais l'écho nous trahit, tant l'émetteur que le récepteur. L'impétuosité de l'engagement nécessite de redoubler d'attention. La distance est trompeuse. La vérité ne se lit qu'au fond des yeux. Il faut être là.

Depuis cet article je crois avoir évité autant que possible ce genre de mésaventure. Il m'est pourtant arrivé de vexer un ami en lui faisant un compliment qu'il prit de travers. Si l'inconscient ignore les contraires, l'objet de la phrase seul a de l'importance. Ni l'affection, ni le rejet. J'ai donc parfois visé juste sans le savoir et j'en suis désolé. Je pense (j'espère surtout) que cela ne m'est pas arrivé depuis belles lurettes. Je pèse mes mots. Le blog a l'avantage de pouvoir être corrigé si j'y glisse une erreur et je remercie également celles qui me signalent mes fautes d'orthographe (tout de même assez rares) ! Certain/e/s cherchent la petite bête, c'est l'époque qui veut cela. J'essaie de pallier l'absence du ton en soignant mes phrases, mais certains traits d'humour ne sont parfois pas évidents. Je suis sérieux. Ici ce sont les mots. Dans la vraie vie c'est plus grave, le moindre geste peut entraîner une catastrophe. Si l'on ne veut aucun ennui, il faut se taire et s'attacher les mains derrière le dos. Le titre de mon vieil article était de circonstance.